Fief Baronnial (attribué en mérite)

 

 

Actuel Seigneur : Bbred de Lortz 

Précédent Seigneur : AdrienDesage  

 

 

Description du Blason : « De gueules au mont d'argent, sur lequel broche un tourteau de gueules, et surmonté d'un lacs d'amour d'or. »

Devise : /

Nom des habitants : Pougétoises - Pougétois

 

Seigneuries vassales recensées :

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Généralités historiques 

  • Saint-Amans de Teulet est cité en 990. 
  • La Baronnie du Pouget était une partie de la Vicomté d'Aumelas. A ce titre, leurs histoires ont suivi le même cours. 
  • En 1350, Arnaud de Roquefeuil prit possession par les armes de la Baronnie du Pouget de la façon suivante : Jacques, roi de Majorque et seigneur d'Aumelas et du Pouget, avait causé la mort du fils d'Arnaud de Roquefeuil. Celui-ci jure de se venger et marche avec deux cent hommes contre le roi Jacques de Majorque. Le pape Clément intervint ; alors eut lieu un traité de paix dont les conséquences furent considérables pour la Vicomté d'Aumelas. Arnaud consentit à renoncer à toute hostilité contre le roi, et celui-ci lui céda les châteaux du Pouget, de Saint-Bauzille et de Pouzols, qui devaient fournir 360 feux, 10 hommages nobles et des revenus dont le chiffre était fixé. Dans le cas où ces châteaux ne pourraient présenter les avantages promis, les autres lieux de la Vicomté, les plus voisins d'Aumelas, étaient appelés à leur venir en aide. 
    Le cas d'insuffisance s'étant présenté, le roi Jacques assigna à Arnaud les lieux de Montarnaud et de Vendémian avec leurs mandements, juridictions, droits et libertés, et les fiefs en dépendants, comme aussi les fiefs, ressorts et droits de toute nature des lieux de Saint-Amanss-de-Teulet, de Popian, de Tressan, d'Adissan, de Jourmac, de Carabottes, de Cabrials et d'Àussargues, tous compris dans la Vicomté . C'est avec une profonde émotion qu'on lit les lettres par lesquelles Jacques déchargea ses sujets du serment de fidélité et leur recommanda d'être soumis au chevalier Arnaud, son parent, avril 1349. 
    Les officiers de Philippe de Valois s'empressèrent de lui dénoncer la cession faite par Jacques, et de lui représenter que « telles vicomtés et baronnies ne pouvaient être démembrées sans son autorité ». Philippe ordonna la saisie, et voulut qu'on nommât une commission pour régir les biens mis sous séquestre. Mais en considération du pape, qui intervint de nouveau en faveur du sieur de Roquefeuil, le roi de France donna main-levée de la saisie par les lettres-patentes du 12 mai 1349. Toutefois, l'exécution des non-veaux ordres royaux fut retardée de quelques mois, après lesquels Arnaud prit possession du Pouget. 
    Bernard de Saint-Privat, nanti de sa procuration datée du 23 avril, présenta à Guy de Capluc, commis à la garde du Pouget, l'ordonnance royale en vertu de laquelle Arnaud devait recouvrer toits ses droits. Guy de Capluc cassa tout ce qui existait, donna congé à tous les officiers établis par lui au nom du Roi, reconnut Arnaud comme seul maitre légitime de la Baronnie et lui restitua tous les fruits dont il avait été privé pendant le séquestre. Bernard de Saint-Privat se rendit alors dans la cour du château, déclarant qu'au nom du sieur Arnaud de Roquefeuil il prenait possession de toute la Baronnie du Pouget, et il attacha les armoiries de ce seigneur au mur, sous le portique. Il nomma ensuite baïle le sieur Jean Maurice Arnaud, sergent Jean Tamen et prècon Bernard Blaquière. Le sergent et le précon eurent ordre de faire en six endroits de la ville la proclamation suivante : «manda la cour de Monseigneur de Roquefeuil, seigneur destà villa, que negun home, de qualqua condicion que sia, no aude porter armas devidaitas, sur pena de perdra las armas, et de souassanta soous dounadous au dit sieur ». La prise de possession de Saint-Bauzille et celle de Pouzols eurent lieu, le dernier jour du mois d'avril; celle de Saint-Amans, le 1er mai ; celle de Vendémian quelques jours après, et partout avec le même cérémonial. (Archives de Lestang) 
    Bientôt les habitants de ces divers lieux durent faire hommage et prêter serment de fidélité au nouveau seigneur. Ceux du Pouget se rendirent, le 10 septembre, dans l'église de Sainte-Catherine. Arnaud était assis sur un banc devant l'autel, tenant un missel ouvert entre ses mains. Les vassaux se mirent à genoux, l'un après l'autre, et, la main sur les saints évangiles, promirent d'être bons et fidèles envers leur maitre, sauf leur droit et celui d'autrui. Il se trouva là, pour témoins, Arnald, archidiacre de Valence, Etienne Cardonet, prieur de Saint-Félix de Po..., Jean Taillan, archiprêtre du Pouget, Jacques de Saint-Germain.., et le notaire Herbert de Grenelle. 
    Le 16, le seigneur de Roquefeuil reçut le serment de fidélité des hommes de Pouzols dans le cimetière dudit lieu, on présence d'Arnald de Roquefeuil, archidiacre de Valence (le même que plus haut), de noble Jean de Roquefeuil, de Bernard de Saint-Privat et du notaire susdit. Le 18, les gens de Saint-Bauzille jurèrent fidélité au seigneur dans la cour de l'habitation de l'Évêque de Béziers. Le même jour, ceux de Vendémian offrirent leurs hommages sur la place publique le sieur de Roquefeuil était assisté de Dalmace, seigneur de Montarnand et d'Anssargues. Quelques habitants du Pouget, ayant terres au terroir de Rouviéges, rendirent honneur dans l'église de Sainte-Marie, en présence de Jean de Narbonne, seigneur de Puy-Lacher, et de Guillaume Alric. Le seigneur de Roquefeuil se transporta, le 11 décembre, au château de Montarnaud où se trouvèrent les coseigneurs Dalmace Dalmace, Bertrand de Mugolêne, Brémond … , Raymond de Pradines, Rostaing de Montaut, Déodat Dalmace et Bertrand Azemar. Arnaud, comme seigneur principal, et Dalmace Dalmace, au nom des coseigneurs présents et absents, reçurent le serment des habitants, après leur avoir promis de respecter les libertés et franchises dont ils avaient joui jusqu'alors. 
    Du 17 septembre au 18 décembre, Arnaud eut à recevoir les hommages de Jean de Narbonne, époux de Catherine de Roquefeuil et curateur de Guillaume, son père, tombé en démence, pour les terres de Plaissan et Adissan, de Guillaume Delpech ou du Puy pour la terre de Tressan , de Pierre de Montdardier pour le lieu de Lestang. Il reçut aussi les reconnaissances de Bérenger, sieur de Clermont et de Canet, pour la barque de ce dernier lieu, de Guillaume de Vernêde, de Bérenger de Quatrecazes, d'Arnaud de Quatrecazes, de Philippe, veuve de Montdardier, tutrice des enfants de Bérenger, de Pierre Sarret, damoiseau, tuteur de son fils, d'Hugues de Gignac, tous seigneurs nobles du Pouget. (Archives de Lestang) 
  • Le lieu de Popian était, à ce moment, administré par Peautric ou Peltrie, que Raymond Pierre de Ganges, dit-on, avait substitué par son testament de 1348 à sa femme, Guillaumette de Montpeyroux et à son fils, Guillaume. Il est probable que Peltric avait épousé Guillaumette après la mort de son mari, et que la veuve lui avait sacrifié les droits de son fils en méme temps qu'elle lui avait cédé les siens Peltric était à la tète de Popian, puisque le sieur de Roquefeuil exigeait son hommage. 
    Peltric refusa de se reconnaître le vassal du sieur Arnaud se fondant sur ce que dans l'accord fait entre le seigneur de Popian et le roi d'Aragon, en 1204, il avait été stipulé que le lieu de Popian ne serait jamais détaché du domaine des seigneurs de Montpellier. Le sieur de Roquefeuil fit saisir le château de Popian. Il y eut cependant une transaction ou compromis passé le 13 décembre 1352, en vue de soumettre la question de juridiction à deux experts qui furent noble Gilbert de Crussol pour Peltric, et Guy de Capluc pour Arnaud, dont il était le régisseur ; Arnaud permit à la famille de Peltric de séjourner au château jusqu'à la décision des arbitres. Les armes du seigneur de Roquefeuil furent appliquées au manoir seigneurial ; elles y étaient encore en 1353. Peltric ayant obtenu alors des Lettres pour les faire disparaitre, Arnaud l'attaqua au parlement de Paris. Raymond Bernard, procureur du gendarme Arnaud, et Peltric en personne se rendirent à Paris. Peltric fut condamné à replacer les panonceaux du sieur de Roquefeuil sur sa demeure jusqu'à la fin du procès. Cependant il parvint à faire accepter son hommage par le roi de France et à se faire rétablir dans sa terre de Popian. Arnaud fit opposition et put réclamer son droit de commise. Le parlement rendit son arrêt définitif on 1355 il ordonna « que Peltric resterait et serait l'homme et le vassal du chevalier de Roquefeuil, à raison du château de Popian ». 
    Les hommages dus pour les moulins de Carabottes et le ténement de Jourmac nous échappent, mais ils n'en furent pas moins faits par le seigneur évêque de Lodève. 
  • Le lieu de Lestang attira l'attention d'Arnaud de Roquefeuil, en 1371. Déjà, en 1367, Pierre de Montdardier, qui tenait en fief Lestang, s'étant trouvé dans l'impossibilité absolue de payer 600 florins, qu'il devait à la communauté du Pouget à l'occasion des tailles, avait été autorisé par le Roi, le 9 août, à aliéner 60 sétérées de terrain sis, en partie, à la Condamine, près le Pouget, et en partie, à Lestang. La situation de Pierre n'était pas devenue meilleure. De nouveaux créanciers firent saisir le domaine entier de Lestang. Ce domaine fut vendu, aux enchères, au prix de 880 florins d'or, à l'un d'entre eux, Imbert de Montijon. Mais quand ce dernier soumit son acquisition au seigneur du Pouget, Arnaud de Roquefeuil, en vertu de son droit de prélation ou de préférence, déclara retenir la terre pour son compte et remit à Imbert la somme qu'il avait déjà versée. La borie ou métairie de Lestang, composée de la maison d'habitation, de vignes, prés, terres et autres immeubles, avec les droits de tasque, d'usages et de cens dépendants du fief, fit retour à la Seigneurie du Pouget, le 14 février 1371. Acte en fut dressé, ce jour, à Puy-Lacher, en présence de noble Guigon de Camprinton, Guillaume Ferrand, etc., par Raymond Atgier, notaire. 
    Le sieur Arnaud n'avait usé de son droit de prélation que dans le dessein de récompenser Pierre Guitard, seigneur de Lughanac, à raison des services qu'il en avait reçus, en Agenois, pendant la guerre. Il lui donna, en effet, la terre de Lestang, en déclarant manifestement qu'il voulait reconnaître ainsi le dévouement de Guitard, et acquérir un nouveau droit aux bons offices des siens pour l'avenir. Il retint cependant toute juridiction sur le lieu de Lestang, et imposa à ses possesseurs, avec l'hommage et la foi, la redevance annuelle de deux quartiers de chevreau payables le jour de la fête de Saint André. Il accorda encore au seigneur de Lestang l'autorisation de construire une tour au château et de l'entourer de fossés. Pierre Guitard resta le fidèle vassal d'Arnaud, surveillant de près les intérêts de son suzerain dans la terre du Pouget, tandis que celui-ci faisait sa résidence habituelle dans le Quercy. Aussi reçut-il une nouvelle preuve de sa gratitude : le 31 mai 1378, Arnaud lui accorda entière juridiction dans l'étendue de la seigneurie de Lestang, en se réservant le droit de supériorité et de ressort. Et comme il existait, en 1381, quelques doutes sur les limites de cette juridiction, il les fit disparaître, le 21 avril, en voulant qu'elle s'exerçât jusqu'au chemin du Pouget à Notre-Dame-de-Rouviéges, à la condition cependant que les fourches du sieur Guitard ne fussent jamais placées de ce côté ; mais il lui permit de les installer partout ailleurs. 
  • La terre de Tressan fut réunie au domaine du sieur de Roquefeuil, en 1384. Guillaume du Puy était mort depuis peu, faisant Adélaïde, sa sœur, son héritière, et lui substituant Guillaume Durban, seigneur d'Olonzac, son neveu. Adélaide et son fils vendirent tous leurs droits sur le château de Tressan au seigneur du Pouget pour la somme de 800 livres tournois, par acte passé à Myndoret, au diocèse de Narbonne, le 30 mai. Le château de Tressan était soumis à certaines charges, que l'acquéreur accepta pour lui et ses successeurs. 
  • Les seigneurs de la vicomté d'Aumelas cherchèrent à se soustraire à la juridiction du gouverneur de Montpellier, sous prétexte qu'ils tenaient dans leurs châteaux des juges d'appel. Ils furent contraints à le reconnaître comme leur juge dans les cas de supériorité et de ressort, c'est-à-dire à contester devant lui, lorsqu'on faisait appel de la sentence de leurs juges le parlement de Paris était intervenu. Racontons les faits : le seigneur de Paulhan, Raymond de Veyrac, refusa, en 1388, de déférer à un appel interjeté contre lui devant la Justice de Montpellier. Il alla plus loin il maltraita le sergent qui était venu pour l'ajourner à comparaître en la cour de palais, lui ôta sa commission et le fit jeter en prison. Il fit appel ensuite au parlement. Or, tant dans la Baronnie de Montpellier que dans la Vicomté d'Aumelas, il y avait d'autres seigneurs qui marchaient sur ses traces. Instruit de cette résistance par le procureur du Roi, et persuadé par lui que Paulhan, ainsi que les autres lieux, relevaient de Montpellier, comme faisant partie de la Vicomté d'Aumelas, le parlement donna ordre au sénéchal de Beaucaire de forcer le sieur de Veyrac et les autres seigneurs à se soumettre à la juridiction du gouverneur, aux mains duquel il mit toutes provisions pour les y contraindre, Si besoin était, même par la force et nonobstant opposition, 17 novembre. Le château de Paulhan, en particulier, prétendait ne pas faire partie de la Vicomté, dont tous les lieux, on l'a vu dans l'Estimation de 1374, devaient reconnaître la supériorité du juge de Montpellier. 
  • La famille d'Arpajon, originaire de Rouergue, fit, vers ce temps, l'acquisition de Belarga, Plaissan et Adissan. Hugues d'Arpajon, vicomte de Lautrec, acheta, dans la seconde moitié du XIVe siècle, le lieu de Belarga à Bérenger de Clermont qui avait succédé à Pierre, son père. Les seigneuries de Plaissan et d'Adissan, fiefs de la Baronnie du Pouget, furent vendues au susdit Hugues d'Arpajon par Jean de Narbonne, en 1384. Aussi, dans son recensement de 1389, il déclarait posséder, « en la sénéchaussée de Carcassonne, le lieu de Belesgards avec toute la juridiction, le passage ou port de la barque dudit lieu qui valait, un an l'autre, 10 francs d'or ou environ ; une rente annuelle sur les habitants de quatre charges d'huile et un cens d'environ 25 sétiers de blé chaque année ». Il reconnut encore qu'il retirait de Plaissan, où il avait pleine et entière juridiction, une rente annuelle d'environ 20 sétiers de blé, et qu'Adissan, joui dans les mêmes conditions, lui procurait un égal revenu. Il fit, en même temps, hommage 1° pour un moulin situé à Lautrec, lui rapportant chaque année 40 sétiers de blé, 2° pour un bois de 200 sétérées sis au lieu de Montaut et 3° pour 26 livres tournois de cens que lui faisait le consulat de Lautrec. 
  • En ce moment, la Baronnie du Pouget était sous le séquestre : Amaud de Roquefeuil avait négligé de faire au Roi son hommage. Les habitants du Pouget profitèrent de cette circonstance pour lui refuser le serment de fidélité. Un souffle d'indépendance était passé sur la Baronnie jusqu'alors calme et soumise. Arnaud de Roquefeuil eut à lutter contre ses vassaux pendant les dernières années de sa vie. Mais cela ne doit pas étonner, car partout les communautés rurales, éprouvant le besoin d'une plus grande liberté, faisaient des efforts pour se soustraire à la domination des seigneurs. Favorisées par la monarchie, qui n' avait qu'un but, abattre la féodalité pour tout ramener à soi, elles formaient des syndicats, réclamaient toujours de nouvelles franchises, contestaient le droit féodal ; et quand le juge du seigneur les avait condamnées, elles recouraient au gouverneur, toujours disposé à les soutenir. Pour n'avoir pas à obéir à son seigneur, Paulhan prétendait qu'il n'avait d'autre maître ou seigneur que le Roi. 
    Les gens du Pouget, de leur côté, refusèrent de faire les reconnaissances féodales depuis le moment de la saisie de la Baronnie, prétextant que « ni le Pouget, ni les autres villes de la Baronnie ne devaient l'hommage au sieur de Roquefeuil, parce que les descendants des rois de Majorque sont nos seigneurs, étant leurs légitimes successeurs et héritiers. Et même, ajoutaient-ils, il n'apparaît pas par Lettres-patentes de Sa Majesté le roi de France, qui a mis sous sa main depuis quelque temps la Baronnie, comme ledit seigneur de Roquefeuil est seigneur et baron du Pouget, 1394 ». Cette façon de parler fait voir l'attachement que l'on conservait pour les princes espagnols dont l'administration aurait été, sinon plus paternelle, du moins plus tolérante que celle du sieur de Roquefeuil. 
    L'hommage qu'exigeaient les lois fut cependant rendu par le Baron du Pouget, qui déposa son recensement entre les mains du sénéchal de Carcassonne ; mais ses sujets n'en persistèrent pas moins dans leur insubordination. Le baïle prononça contre eux diverses condamnations ; ils firent appel auprès du gouverneur, qui se déclara pour eux et envoya ses officiers instrumenter au Pouget contre le seigneur. Arnaud porta l'affaire au parlement de Paris. 
    L'affaire était pendante en la haute Cour depuis longtemps, et les tiraillements persistaient au Pouget. Tout-à-coup, sous le prétexte qu'un jour, quondam, le balle du Seigneur aurait eu l'audace de fermer les portes du lieu à ses officiers, se serait rebellé contre l'avocat Clavel et aurait commis d'autres excès, le gouverneur fit saisir le Pouget, sa juridiction et ses revenus, pour les placer sous la main du Roi. Il destitua les officiers du sieur de Roquefeuil pour en établir d'autres, et il occasionna à ce seigneur les plus grands chagrins en le molestant d'une infinité de manières. Devant ces indignes traitements, le Baron insista auprès du Prince et de sa cour de parlement. Bientôt le juge de Gignac reçut l'ordre de remettre le sieur Baron en possession du Pouget ; mais voilà qu'il se heurta au mauvais vouloir du gouverneur, qui par ses discours et par ses menaces l'empêcha de remplir son devoir. 
    Pendant ce temps, il se forma, sous l'inspiration du gouverneur, un syndicat, qui avait pour mission de défendre les habitants devant le parlement, mais dont le but était de prendre lui-même la direction des affaires du lieu. Analysons les pouvoirs qui furent conférés aux syndics. 

    Les syndics eurent le mandat de forcer le seigneur de Lestang à payer les tailles pour ses biens situés dans le terroir du Pouget et à conserver à la communauté les franchises dont elle jouissait à Lestang et autres lieux. Ils pouvaient, pour l'avantage de la population, vendre une partie des revenus du pays. Ils avaient mission pour nommer les caritadiers (directeurs de la Charité), les ouvriers (marguilliers), les bandiers, les visiteurs du poisson, de la viande et du pain livrés à la consommation. Sauf les ouvriers, tous les autres officiers devaient prêter, devant le baile, le serment de bien remplir leurs charges. Les mesures des courtiers en vin, huile, etc., étaient soumises au contrôle des syndics. Le soin des murailles, qui avaient été cédées aux habitants par le seigneur, en 1387, des chemins publics, des fontaines, des puits, des cymbales et cloches de l'église leur était également confié. C'est à eux qu'il incombait de soutenir les procès de la communauté et de choisir ses procureurs. Quant aux tailles, ils devaient en fixer le montant, avec le concours du conseil politique et celui de quinze contribuables des plus imposés, tant de la localité qu'étrangers. au lieu. Ils étaient chargés de fournir les rôles aux collecteurs des tailles qui étaient imposées sur les biens, même sur ceux du clergé. Les syndics devaient aussi prêter la main à ce que les usages fussent remis au seigneur, et veiller à ce que le clergé ne pût actionner personne en dehors de la juridiction du lieu. Enfin ils étaient investis de tout pouvoir et de toute faculté pour défendre le village en la cour de parlement contre le sieur de Roquefeuil. Le susdit syndicat fut formé, en 1395, par devant M. Pierre de Craizines, notaire royal. 
  • Guillem de Roquefeuil, que nous avons vu combattre contre les Anglais, à côté d'Arnaud de Roquefeuil, en Agenois, possédait, en 1396, des terres dans les Baronnies de Montpellier et d'Aumelas, qu'il tenait sans doute du seigneur du Pouget, comme il tenait de lui la seigneurie de Bersouls (de Verseriis). Ayant eu à rendre au Roi l'hommage pour ses terres, il avait fait valoir les rigueurs de la saison de l'hiver, son grand âge et autres raisons, afin d'obtenir l'ajournement de son serment de fidélité (Lettre du sénéchal de Carcassonne-Lestang). 
    Cette même année, Hugues d'Arpajon, qui s'était vu saisir Plaissan et Adissan pour motif d'hommage non fait, put recouvrer ces terres. Jean de Faya, trésorier général des Baronnies de Montpellier et d'Aumelas, le rétablit dans ses droits, dès qu'il lui eut remis son dénombrement (Archives de Lestang). 
  • Antoine de Roquefeuil succéda à Catherine, sa mère, vers 1409. Quoique né de Blanquefort, il prit le nom de Roquefeuil. Il vint, en 1409, de ses terres du Quercy et du Rouergue pour prendre possession de la Baronnie du Pouget. Les habitants saisirent ce moment pour lui demander la faculté d'avoir des consuls, honneur dont ils se disaient privés depuis la disparition des rois de Majorque. Ils représentèrent, à cet effet, que la ville du Pouget avait toujours été une des plus importantes de celles de la Baronnie d'Aumelas, et que, dans le passé, mais surtout pendant la période des rois espagnols, elle avait eu trois consuls, avec les attributions du consulat. Ils sollicitèrent, on outre, la garde des clés du lieu et le maintien de leurs franchises. Antoine, comme don de joyeux avènement, leur accorda ce qu'ils demandaient. La concession fut faite, avec le conseil et en présence du seigneur d'Arpajon, oncle et beau-père d'Antoine, dans l'église de Sainte-Catherine, au lieu du Pouget. Parmi les témoins se trouvaient nobles hommes Jean Delfers, Amblard de Bar, Guillaume Fraisse, Hugues Prunet, Sicard de Cantobre, écuyers des seigneurs d'Arpajon et de Roquefeuil, Guillaume Boulegou, prêtre de Saint Jean-de-la-Blaquiére, et Pierre du Puy, prêtre de Puy-La-cher. Le Roi confirma aux consuls et habitants les concessions faites par le seigneur Antoine, et leur promit sa protection, tant que le village reconnaitrait ses propres officiers, les menaçant, dans le cas contraire, de les replacer dans les conditions d'où ils étaient sortis. 
  • A peine installé au Pouget, Antoine de Roquefeuil songea à se libérer vis-à-vis de sa tante, Isabeau de Roquefeuil, veuve de Guillaume, seigneur de Clermont-Lodéve : le parlemènt de Paris, l'avait condamné à lui payer sa dot qui était de 7000 livres tournois. Dans ce but, il obtint du Roi la permission d'aliéner quelques-uns de ses châteaux de la Baronnie du Pouget, attendu qu'il n'aurait pu traiter convenablement pour ses terres du Quercy, envahi par les Anglais. Le Roi, en considération, disait-il, des bons et gracieux services que ses ancêtres avaient rendus à la France, consentit à la vente du château de Tressan et autres. 
    Le nouvel acquéreur de Tressan fut Jean de La Vergne, évêque de Lodève. Pour le prix de 2000 livres tournois, il entra en jouissance de la terre et de la juridiction de Tressan, libre de toutes servitudes et pensions, si ce n'est de celle d'une chapellenie, sous l'obligation de faire hommage au vendeur et à ses successeurs, à raison du fief franc et honoré du château de Tressan. 
    L'acte de vente fut passé le 21 janvier 1410, dans le palais épiscopal de Lodève, en présence du Rév. Pére d'Arpajon, abbé du monastère de Ville-montis, au diocèse de Vabres du chevalier Hugues, seigneur du lieu de Ponte-Lapideo, de Charles de Frontignan et de Marquis de Mandagout, qui formaient le conseil d'Antoine, et encore du vénérable Jean Solent, chanoine, et de plusieurs bénéficiers de l'église de Lodéve. 
  • Les Consuls du Pouget élevèrent leurs prétentions jusqu'à vouloir soustraire le lieu de Lestang à la juridiction de son juge, contestant à Leudegaire Saporis ses droits de Haut-Justicier. Le seigneur de Lestang s'adressa, en 1414, au Roi qui délégua le gouverneur de Montpellier pour vérifier ses droits et, s'il y avait lieu, le confirmer dans la juridiction qu'on lui refusait. Les titres de 1371, 1378 et 1381 démontrèrent victorieusement que le seigneur de Lestang tenait du sieur Arnaud de Roquefeuil, Baron du Pouget, la pleine et entière juridiction, et sur la réquisition de Saporis les insignes de son pouvoir furent établis dans sa terre. Le gouverneur de Montpellier commit un certain Sadet, chargé de l'entretien des routes, pour bâtir un pilier et y planter le bois, percé de trois trous, où l'on devait attacher les criminels. Le pilori fut dressé on présence du procureur du Roi et des nobles Pierre de Montdardier et Hugues do Murasson, damoiseaux, de Jean Borghèse, chanoine de Gap, de Bernard Pastre clerc de Saint-Pons-de-Thomiéres, et autres. La juridiction de Lestang était désormais assurée, mais la rivalité entre le Pouget et Lestang n'était pas éteinte. Le Pouget, en effet, suscita, en 1425 et 1429, des querelles à Lestang, soit à l'occasion des tailles, soit à l'occasion de la dépaissance des troupeaux; mais il n'eut pas toujours un parfait gain de cause (Archives de Lestang).


Vestiges préhistoriques et antiques 

  • Le Dolmen du Pouget, construit il y a 4 000 ans sur la colline des Crozes. 
  • Allée couverte de Gallardet. 
  • Habitats chalcolithiques à Coudeissas, Le Garrabas, L'Estang. 
  • Villas romaines à Coudeissas, Saint-Jean, St-Amans, Les Cazaux. 
  • Tombe wisigothique de Saint-Jean (boucles de ceinturon et fibules aux musées de Cluny et de Saint-Germain). 
  • Tombes romaines : Notre-Dame-de-Rouvièges, Soulignac. 

 

Architecture civile 

  • Moulin à huile 14ème. 
  • La tour de Pater Noster, datée du IXème siècle après J.C.


Architecture sacrée 

  • Le Prieuré de St Amans de Teulet, établi dès le XIè siècle par les religieux de l'abbaye d'Aniane. 
  • L'Eglise St Jacques, au centre de la circulade, construite au XIIè siècle avec les pierres de la ramassière. 
  • Église Sainte-Catherine, du XIVème siècle. 
  • Ancienne église Saint-Saturnin de Camprignan 13ème (grange) : nef à 3 travées avec charpente sur arcs diaphragmes ; chœur à 5 pans voûté d'arêtes.

Citation:
De Nous Malkav de Vampérià, Comte légitime du Languedoc par la volonté de Sa Majesté le Roy Levan III de Normandie et du bon peuple Languedoc 
A Vous, Grande Hérauderie de France représentée par Cristòl de Sìarr, héraut du Languedoc 

Salut ! 

Qu’il soit su par la présente qu’en tout acte de conscience et en pleine possession de nos libertés et facultés, notre volonté est de confier une baronnie de mérite à l’actuel comte de Pézénas Bbred de Lortz pour son dévouement et ses mérites dans l’avancée du Languedoc. 

Parce que Bbred de Lortz a œuvré, œuvre et nous ne le doutons pas œuvrera toujours pour le bien de notre comté le Languedoc. Parce que la grande Assemblée Nobiliaire du Languedoc s’est montré favorable à cette présente patente. 

Qu’au long de sa carrière il fut : 
- Ambassadeur auprès du LD 
- Arbitre officiel de la ligue de Joute 
- Professeur de navigation 
- Conseiller municipal et maire adjoint de la bonne ville de Béziers. 
- Maire de Béziers à 5 reprises et presque consécutivement 
- Procureur du Languedoc 
- Connétable du Languedoc 
- Commissaire aux mines du Languedoc à 2 reprises 
- Bailli du Languedoc à 3 reprises 
- Commissaire au commerce du Languedoc à 7 reprises 
- Comte du Languedoc à 2 reprises 

Qu’il soit sur que lors de sa carrière Bbred de Lortz a pu engager les hauts faits suivants. 

Que sa ténacité à servir le Languedoc est prouvée par le fait qu’il fait parti des divers conseils du Languedoc depuis bien longtemps et qu’il continue à en faire parti. Qu’enchainer les conseils comtaux et donner de son temps et de sa personne ne lui font pas peur. 

Que son acharnement et courage est prouvé par les cumuls de poste qu’il a excercé dont Bailli et CAM mais plus spectaculairement lors d’un conseil réduit Bailli, Connétable, CAM et CaC. 

Que sa bravoure soit prouvée pour avoir participé en printemps 1457 à la guerre contre les rusés ou encore en 1458 contre les Hydres. 

Que son efficacité soit prouvée avec des idées fortes comme l’élaboration d’un plan d’austérité, une méthode de gestion minière mais aussi par des remontés économiques pendant ou non des dures périodes de guerre en temps que CaC. 

Qu’ainsi nous présentons aujourd’hui en tant que régnant du Languedoc cette patente devant vous et que nous espérons vivement que notre volonté d’octroie de baronnie de mérite à Bbred de Lortz sera assouvie. 

Fait à Montpellier le 1er jour du mois de décembre 1458 

 
 

 

Citation:
Nous, Thomas de Clérel, magnanime Duc de Dun-le-Roy, Roy d'Armes & Pair de France, 

A toutes et tous que la présente liront ou entendront, 

Par la présente, après consultation du collège héraldique, faisons acte de la demande de Messire Malkav Vampéria, Comte régnant de Languedoc, quant à l'octroi d'une Baronnie se trouvant sur les terres deLanguedoc, sise au fief nommé Le Pouget, à Messire Bbred de Lortz

Après recherches héraldiques dument entérinées, le Fief du Pouget est bien Baronnie du comté du Languedoc

Après consultation d'armoriaux, l'écu se référant à la dicte Baronnie est de gueules au mont d'argent, sur lequel broche un tourteau de gueules, et surmonté d'un lacs d'amour d'or , soit, après dessin : 

 

Qu'afin que nul ne puisse contester la vigueur et l'autorité de la présente, apposons notre scel. 

Faict le ?-ième jour du mois de ?? de l'An de Grasce Mil Quatre Cent Cinquante Huit.