Fief Seigneurial issu de mérite (non-attribué)
Vassal de la Vicomté de Fenouillèdes
Actuel Seigneur :
Précédent Seigneur : Germain_Gisors
Description du Blason : « D'or au chevron brisé de sable. »
Devise : /
Nom des habitants :
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Généralités historiques
- A propos du nom
Montfort (sur Boulzane) n'a, a priori, aucun lien avec la famille francilienne de Montfort l'Amaury, pas davantage que Montfort (en Dordogne) ou Starkenberg (Israël). Les seigneurs de
Montfort (sur Boulzane) en étaient notamment les Vivier au XIIIème siècle. Cependant, Simon IV de Montfort est effectivement passé dans le Fenouillèdes (vallée de la Boulzane, défilé de
Pierre Lys, Puilaurens, etc), de même qu'il a détruit en 1214 le château de Bernard de Cosnac (Cazenac), seigneur brigand de Dordogne, de même que Montfort (Israël) est à proximité de Tyr et
de Thoron, qui étaient des fiefs appartenant aux Montfort en Orient, et ce de façon contemporaine. Par ailleurs, et de façon très générale, l'origine du nom de Montfort (apparu, au moins dans
les textes, généralement dans de la période 1050-1100) peut très bien s'être réalisée indépendamment d'un lieu à un autre. Il s'agit d'un toponyme plutôt "classique" et sans surprise,
décrivant une élévation (montagne, colline ou simple motte féodale) ayant été fortifiée à une période ou à une autre : mons fortis, montis fortis (sur les sceaux anciens),
de monte forti.
- Quelques faits d'histoire
958 : Charte de Lothaire cédant à l'Abbaye de Saint Michel de Cuxa la vallée de Sainte Croix dans son intégralité. Aujourd'hui celle de la Boulzane. Mention de l'église Saint Laurent et du
Mont Ardu ou s'élèvera le château de Puilaurens.
Fontcouverte et Pla Llouby, (écarts de Rabouillet) sont également cités comme limitrophes d'un alleu de Cuxa.
1012 : Donation de Charles Bernard de Taillefer, Comte de Bésalu, à son fils Guillem des châteaux de Tautavel, Cases de Pene et du village de Vingrau, alors compris dans le
Perapertuses.
"Taillefer" cède tous ses droits à Saint Michel de Cuxa sur l'intégralité de la vallée de la Boulzane, avec Aigues bonnes.
1263 : Don de Gincla (Capronia, Castrum de Ginclar, Ginclanum)en arrière fief aux du Vivier. Pareillement pour Montfort, Castrum Montefortis.
Le lieu était appelé « Montis fortis in valle alba ». Le castrum de Monteforti, situé à l'extrémité supérieure du bassin de la Boulzane, était l'un des maillons importants du système défensif
du royaume de France lié au château de Puylaurens.
Comme Gincla, la seigneurie de Montfort fut donnée (XIIIème) en arrière fief aux Vivier, l'une des principales familles du Fenouillèdes, vraisemblablement issue de la maison de Narbonne dont
elle portait les armes. Béranger du Vivier fit partie (milieu du XIVème) d'une ligue locale contre le roi d'Aragon. Son père, Raymond du Vivier, exerçait un commandement important dans les
armées du roi lors de la guerre des Flandres. Guillaume du Vivier, seigneur de La Tour, figurait (1315) parmi les chatelains qui répondirent à l'appel de Louis X Le Hutin (1289 - 1316) pour
participer à la guerre des Flandres.
[Alors que Charles VIII était en guerre avec l'Espagne, une des armées de Ferdinand envahit le Languedoc et s'engagea (1496) dans le Fenouillèdes. Les châteaux de Montfort, Counozouls et
Gincla furent assiégés et pris. Celui de Montfort fut presque entièrement détruit. Après la guerre, un membre de la famille du Vivier, seigneur de Montfort, qui figurait alors parmi les
premiers rangs de la noblesse du Fenouillèdes, reconstruisit un château de plus modestes proportions, mais à l'intérieur du village actuel. = le château au coeur du village est postérieur au
temps RR].
- Montfort était le siège d'une brigade pour le service de la gabelle au diocèse d'Alet ; il dépendait de la viguerie de Fenouillèdes et de la sénéchaussée de Limoux. (On lira à
profit cette étude sur l'organisation administrative et religieuse de la région)
- Sur l'exploitation des forêts
La présence de la famille du Vivier est attestée en Fenouillèdes depuis 1141, date à laquelle Gaucelm du Vivier est témoin d’une donation faite aux chevaliers du Temple par Udalger, vicomte
de Fenouillèdes. Les premières possessions connues de la maison du Vivier sont situées à cette date en Fenouillèdes, dans les villages du Vivier, de Montfort, d’Aussières, et autres lieux
alentour.
Les premiers actes répertoriés pour la famille du Vivier durant la seconde moitié du XIIe siècle ne donnent aucune précision sur les bois et autres terrains forestiers ayant pu leur
appartenir. Tout au plus y est-il parfois question de droits de pâturages.
Les premières mentions de la forêt de Salvanère que nous avons pu retrouver datent de la fin du siècle suivant. Cependant, paradoxalement, si les du Vivier en sont bien les propriétaires, ce
ne sont pas eux que nous voyons en utiliser les ressources, mais des communautés religieuses ou d’autres familles de la noblesse auxquelles ils accordent ce droit moyennant finance, preuve
que cette forêt est déjà une source de revenus importants pour leur famille.
Le 17 février 1297, Bernard du Vivier, chevalier, seigneur de Montfort et d'Aussières, accorde au prieur de Saint Jacques de Casalons le privilège de prendre du bois dans les forêts de
Montfort et d'Aussières. Malheureusement, cet acte n’est connu que par la mention qu’en donne Alart ou par des extraits, et il ne nous a pas encore été possible de retrouver l’acte
original.
La forêt de Salvanère ne permit pas seulement aux du Vivier d’accorder des privilèges à des vassaux devenus trop remuants, soit à cause de la dureté des temps, soit pour d’autres causes qu’il
nous est difficile d’appréhender. Elle leur permit également, dans certain cas, de régler des contentieux importants, eu égard aux revenus qu’elle permettait de dégager assez
rapidement.
Un premier exemple nous en est donné par le testament du 26 février 1372 d’Antoine du Vivier qui laissait à ses exécuteurs testamentaires la jouissance de la forêt de Salvanère pendant 10 ans
jusqu’à ce que ses légats soient payés.
De même, le 23 juin 1429, Pierre du Vivier, pour les bons services qu’il a reçus de Jaspert de Tregura, seigneur du château de Paracolls lui donne la faculté devant Jean Morer, notaire de
Millas, pour lui et ses successeurs, d’utiliser le bois de la forêt de Salvanère pour alimenter sa mouline ou moulin à fer de Campôme, à la condition qu’il paye un droit d’entrée de deux
paons et une somme de 3 ou 6 deniers par charge de bois qui se retirera des dits bois.
Vestiges préhistoriques et antiques
Architecture civile
- Sur le Roc d'al Casteillas, proche de la bergerie des Escoumeilles, château et vieux village [détruits (1496) lors de la guerre d'Espagne].
NB : "Casteillas", mot de patois signifiant "Grand château".
Architecture sacrée
- Église paroissiale dédiée à St Jean Baptiste : le chapitre de St Paul de Fenouillèdes était décimateur pour les deux tiers ; le chapitre St Just de Narbonne, pour un tiers.